Louis Savary : les mots sans fin

Louis Savary poursuit son œuvre autant esthétique qu'éthique et qui – précise-t-il – m'impose de me montrer / intransigeant / avec celui qui écrit mes livres.

L'auteur ne perd jamais son sens de l'humour en se mettant à l'écoute des autres et de lui-même dans un exercice de lucidité et de certitude envers les mots : de la conscience à la confiance / les mots de la poésie / balisent mon destin.
Preuve qu'ils parlent à notre place car ils savent ce que nous ignorons.

Ils font ce qui échappe à l’esprit ; c’est pourquoi ils sont noirs. En sort soudain la  voix de dedans que le mental ignore tant qu'ils ne l'usent pas suffisamment. Il faut donc trouver ceux qui font "taches d'huile" pour  nourrir nos cerveaux  rouillés.
Dans ce but, Savary choisit les vocables les plus simples, sans fioritures. C'est là que pour le Belge se trouve la seule poésie jusqu'au moment où je n'aurais plus rien à dire ou plutôt la pudeur / de ne pas écrire.
Certes rien ne sera vraiment donné puisque tout restera encore a dire – même si l'auteur a tenté de prouver le contraire.

Telle est donc l'aventure de l'écriture et sa vis ou son vice sans fin. La légende continue et continuera encore. Savary en dresse  le constat dont la demi-teinte ironique fait toute la valeur de son livre.


Jean-Paul Gavard-Perret
 

Louis Savary, Je n'écris pas de main morte, Les Presses Littéraires, novembre 2020, 102 p.-, 15 €

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