Le livre des livres disparus

Avec une érudition et un humour délicieux, Giorgio van Straten se livre à sa petite manie d'enquêter sur les livres perdus, non pas brûlés par la censure ni jamais écrits mais prétendus tel par leur auteur pour je ne sais quelle gloire, mais des livres qui ont vraiment existé et qui ont disparus après avoir été lu par quelques-uns. Ces fantômes l'obsèdent, il en convient, mais espère toujours être le découvreur d'un autre Kafka qui n'est lu que grâce à la traîtrise de Max Brod qui a refusé de détruire ses textes...

Les huit histoires qu'il nous raconte se déroulent un peu de la même manière. L'anecdote de la perte, puis le récit biographique pour situer l'auteur et son oeuvre, et en fin quelques réflexions et rêveries littéraires. Et si chacun des cas est différent, tous portent en eux l'espoir de découvrir une face cachée des auteurs, rêverie littéraire absolue.

A travers les portraits des œuvres perdues de Giorgi Bilenchi, George Byron, Ernest Hemingway, Bruno Schulz, Nicolas Gogol, Malcolm Lowry, Walter Benjamin, Sylvia Plath, Giorgio van Straten nous mène dans une enquête policière sur les pas des plus grands écrivains et de leur destin souvent tragique et des livres (mémoires, roman, poésie, journal) qui pourraient apporter un bel éclairage nouveau, complémentaire ou révolutionnaire sur ces moments essentiels de la littérature.

Un essai exaltant, une très belle rêverie littéraire 

Loïc Di Stefano

Giorgio van Straten, Le Livre des livres perdus, traduit de l'italien par Marguerite Pozzoli, actes sud, "un endroit où aller", avril 2017, 176 pages, 18 eur 

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