Mary Higgins Clark, Noir comme la mer : Il suffit d’un grain de sable

Le Queen Charlotte est au moins aussi luxueux que le Titanic mais ses passagers issus de la haute société l’espèrent, promis à une carrière moins tragique. Le caviar est excellent, le champagne de grande marque. Sans oublier le niveau des conférenciers, des sommités dans leurs domaines respectifs. Tel est le cas de Celia Kilbride, une jeune experte en pierres précieuses à qui tout ou presque réussit ou du professeur Longworth, un éminent spécialiste de Shakespeare.

Alvirah et Willy, des gagnants à la loterie devenus détectives misent sur une traversée idyllique jusqu’à Southampton, tandis que lady Em, une riche octogénaire, perturbée par les vols commis par des proches, Brenda Martin, sa dame de compagnie ou Roger Pearson, son comptable a embarqué avec un collier d’émeraudes ayant appartenu à Cléopâtre. Un bijou entouré d’une malédiction affirmant que « quiconque l’emporterait en mer ne regagnerait jamais le rivage ». Il faut également compter sur Ted, un jeune avocat bien décidé à persuader la milliardaire de rendre le prestigieux joyau à L’Egypte, son pays d’origine. La rumeur veut aussi qu’un voleur, l’Homme aux mille visages soit présent dans le seul but de s’emparer de la parure, de même qu’un détective Devon Michaelson, faux veuf et à priori vrai enquêteur chargé de neutraliser le malfrat avant qu’il ne passe à l’acte.
Hélas, le comptable passe par-dessus bord dès le deuxième jour, aidé par sa femme comptant sur une assurance-vie confortable tandis que Lady Em est assassinée dans sa cabine, le précieux collier se volatilisant du même coup.

A partir de ce moment, la croisière tranquille dérape. Tous les participants ou presque sont de potentiels meurtriers.

L’intrigue menée de main de maître dans ce milieu clos se resserre et le coupable n’est évidemment pas celui qui paraissait tout désigné.

De nombreuses personnes auraient de bonnes raisons de tuer pour s’emparer du joyau : le comptable tombé à l’eau et la dame de compagnie ne sont pas d’une intégrité parfaite ; la jeune Célia, victime d’un fiancé peu scrupuleux n’est peut-être pas aussi innocente qu’elle le paraît ; Ted, l’avocat pourrait souhaiter s’approprier le collier plutôt que le de restituer à un musée égyptien, tandis qu’un corbeau bien sous tous rapports alimente les sites internet des derniers rebondissements survenus à bord.

Comme à l’accoutumée, Mary Higgins Clark décrit un monde presque parfait dans lequel il suffit d’un grain de sable pour enrayer la belle mécanique.

L’auteur n’est jamais aussi à l’aise que lorsqu’il s’agit de lancer son lecteur sur de fausses pistes et excelle une fois de plus avec Noir comme la mer dans une ambiance à la Agatha Christie.

Brigit Bontour

Mary Higgins Clark, Noir comme la mer, Albin Michel, mai 2017, 368 p., 22,50 €

 

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