Mathias Lair : Tabula Rasa
De tels textes interrogent le sens des images et de la littérature. Ils montrent comment se noient sa péremption au profit d'un vide au nom d'une complaisante fascination généralisée car reliée par toute une idéologie rampante. La pensée s’y envole ou plutôt s'y englue dans un présent "mythologique" : un présent sans présent. La transgression est devenue une arme dérisoire. Elle sépare du monde dans des lieux où le sujet s'égare par manque de lui-même (la fin de l'auteur et de ses droits) ou par trop de sur-moi paranoïaque (à la Christine Angot). L'art et la littérature sous prétexte de présence absolue de ses plantes grimpantes n'offrent donc que des chiendents. Les seconds asphyxient les premières. Demeure des paroles ou des images bien lénifiantes sous couvert de "porno-graphie". Robbe-Grillet l'avait déjà compris : au firmaman des images du genre il proposa dans ses films leur révolution scénique, leur dimension de risque. On les a occultés.
Jean-Paul Gavard-Perret
Mathias Lair, Ecrire sans sujet, coll. Trait Court, Passage d'Encres, 2012, 5 €
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