L'Ordre et le chaos de Maud Tabachnik


L’existence de Meryl Close n’est pas  drôle. Jusqu’à l’âge de 44 ans, elle a travaillé dans la même entreprise que sa mère, a vécu avec elle sans jamais s’offrir de vacances ni de loisirs malgré des revenus confortables.
A sa mort, elle vend la maison, s’achète un luxueux camping car et part sur les routes du Royaume Uni, tenter de découvrir le monde et la vie.

 

Mais peu armée pour la vie, elle va vite trouver des obstacles en travers de sa route : un paysan violant sa propre fille, un maire obtus qui refuse les « Romanichels » de son espèce et tente de l’écraser.


Meryl voit rouge et à chaque fois l’agresseur tombe mort alors qu’elle ne voulait que se défendre ou rendre la justice certes de façon un peu expéditive. A son idéal humaniste se conjugue en effet une propension à donner son avis et à ne pas apprécier que l’on ait une opinion différente de la sienne.

Ces meurtres énervants commis dans des villages tranquilles et sur des citoyens au dessus de tout soupçon finissent par réveiller la police qui la surnomme « l’Egorgeuse des campings ».

Un brillant flic, le lieutenant Milland au passé douloureux va tout mettre en œuvre pour que cesse l’épidémie de crimes. L’initiative sera sanglante.

 

Dans L’ordre et le chaos, l’auteur innove en situant ses personnages dans une campagne anglaise aux fermes calmes et aux cottages couverts de lierre, elle qui a habitué le lecteur aux déserts les plus arides ou aux mégalopoles américains. Son personnage est une madame tout le monde que le cynisme et l’injustice du monde vont transformer à ses dépends en justicière contre les nuisibles, les machos, les malhonnêtes.  Lancée dans un road movie sans retour, elle tue comme poussée par une sorte d’idéal social un peu dévoyé.

 

Toujours aussi pugnace et engagée, Maud Tabachnick pourfend inlassablement la médiocrité et la violence faite aux plus faibles. Elle dresse le portrait de beaux personnages  décalés, franchement tordus mais profondément humains.

 

L’ordre et le chaos

Maud tabachnick

Albin Michel. 320p.

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