"La poudrière", Lupin pour toujours

Lupin après Leblanc


Nombre d’amateurs savent qu’Arsène Lupin, le gentleman-cambrioleur immortalisé à la télévision par Georges Descrières, a été créé par Maurice Leblanc. Mais, comme d’autres personnages de la culture populaire, il a survécu à la mort de son créateur et a connu d’autres aventures, écrites par des écrivains sensibles à la fois au lucre et à l’envie de faire durer plus longtemps un mythe. La Poudrière est le produit de la reprise du personnage d’Arsène Lupin par Boileau-Narcejac, le célèbre duo capable d’inspirer à la fois Clouzot (Les Diaboliques) et Hitchcock (Vertigo). Autant dire qu’on peut attendre d’eux qu’ils s’occupent avec brio du prince de la cambriole.

 

Arsène Lupin et la paix européenne


Ici, Arsène Lupin, sous l’identité du prince Sernine, est enlevé à cause d’une belle blonde. Enfermé dans une maison du Vesinet, il s’évade et vole une voiture, avec à son bord le cadavre d’un détective. Il retrouve et le frère du détective et la jeune femme : voici notre héros embarqué dans un complot mêlant des cours d’Europe centrale et menaçant la paix européenne – le roman se situe clairement dans l’avant première guerre mondiale. Il ne faut pas se mentir, nous sommes loin du pouvoir onirique de l’Aiguille creuse. Le tandem Boileau-Narcejac livre ici un bon produit, hommage à un personnage et à un écrivain qu’ils ont dû admirer. Et la magie fonctionne à plein, donnant à La Poudrière un charme certain qui ravira les lecteurs et les amateurs de polars. A lire au coin du feu.

 

Sylvain Bonnet


Boileau-Narcejac, La Poudrière, le masque poche, février 2013, 210 pages, 6,20 €

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