Palmyre vérités et légendes, pour l'amour de l'antiquité

  


Un couple de spécialistes


Membre de la rédaction de la revue l’Histoire, Maurice Sartre est un spécialiste du Proche-Orient antique et a publié deux synthèses à destination des étudiants : L’Asie mineure et l’Anatolie d’Alexandre à Dioclétien (Armand Colin, 1995) et Le Haut Empire : les provinces orientales (Points histoire, 1997). Annie Sartre, son épouse, est une archéologue et épigraphiste de talent. On doit déjà à ce couple d’historiens une biographie érudite et hardie (dans ses hypothèses) de Zénobie, la fameuse reine de Palmyre (Perrin, 2014). Ils publient ces jours-ci un petit livre, Palmyre vérités et légendes, en réponse à une actualité tragique… et aussi au récent livre de Paul Veyne.

 

Rumeurs, légendes et approximations

 

Le livre se découpe en 29 chapitres, chacun consacré à un thème énoncé sous la forme d’une sentence et d’un lieu commun. On y apprendra par exemple que non, Palmyre n’était pas peuplé majoritairement d’arabes (contrairement à la propagande du parti baas) ou que la cité (là, Paul Veyne s’est lourdement trompé) faisait partie de l’Empire romain : Zénobie, dans son monnayage, ne disait pas autre choses.  Nos deux auteurs ont raison également d’insister sur le fait que les habitants de Palmyre avaient plusieurs identités (romaine, grecque, palmyrénienne) et plusieurs langues (grec et araméen principalement) et que le tout s’enchevêtrait. C’est aussi pour cela que Palmyre a conquis l’imaginaire de l’Occident.

 

L’amour de Palmyre

 

On sent chez les deux auteurs un réel amour de leur sujet, de cette cité emblématique du brassage de civilisations que représentait le monde romain. Souvent justes, leurs analyses fascinent l’amateur d’histoire antique, ce dinosaure qui comprend mal les embrasements de notre monde devenu malade. On ne peut qu’espérer un retour de la paix permette aux historiens étrangers et syriens de reprendre leur travail.

 

 

Sylvain Bonnet

 

Annie et Maurice Sartre, Palmyre vérités et légendes, Perrin,  mai 2016, 280 pages, 14 €

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