Monsieur Ho ou le grand train du recensement à travers la Chine

Monsieur Ho est un fonctionnaire parfait de la Chine administrative. Ayant gravi les échelons un à un, il reste modeste et consciencieux, obéissant à son devoir, avançant comme le sage élément d'un rouage parfait. Et c'est lui qui est nommé Commissaire représentant le gouvernement central auprès de l'ensemble des provinces au cours d'un long voyage dans le train spécial qui va lui permettre de collecter l'ensemble des informations, étape par étape, du grand recensement : la Chine va se compter ! Le train allait faire office d'ambassade, blasonné des emblèmes du Parti, et plonger Monsieur Ho à la rencontre de tout un monde inconnu, celui qui existe hors des classements et que l'amoncellement des cartons beiges du recensement ne pourra que compter, par comprendre.

« Il y a avait eu le train de Lénine, il y avait eu celui de Deng Xiaoping. Il y aurait désormais celui de Monsieur Ho »

Voyage géographique aussi bien que mémoriel, Monsieur Ho va retrouver hors les murs de l'administration l'enfant qu'il a été, toujours à la recherche du père dont il attend encore le retour.

Cette histoire est un pur et délicieux alibi littéraire par lequel Max Férandon cache sa vraie motivation : faire le portrait d'une Chine pittoresque et vivante. L'écriture est à la fois drôle et sensible, parfaite pour transcrire les états d'âme de Monsieur Ho, qui va aller de surprises en surprises, aussi bien dans les villes que les campagnes, et les siennes propres, par de menues réflexions qui donnent un supplément de saveur à ce très agréable roman.

Loïc Di Stefano

Max Férandon, Monsieur Ho, carnet nord, janvier 2013, 17 sur
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