Il fallait s’y attendre : la notoriété internationale de Marion Cotillard ne pouvait que susciter un livre. Grâce à Dominique Choulant c’est chose faite.

Le moins que l’on puisse en dire est que tout y est. Les moindres faits et gestes ont été dûment répertoriés jusqu’au couturier qui fournit les robes et au joaillier les bijoux. Coté documentation c’est du même tonneau avec chaque revue, magazine, journal pointé presque à la page près. Ce n’est plus un travail de biographe mais d’archiviste. Presque d’entomologiste.

Dans l’ensemble, l’ouvrage est de facture tout à fait classique : ordre chronologique, extraits d’interviews, extraits de critiques, listes des récompenses… L’auteur a d’ailleurs une certaine attirance pour les Gérard qu’il cite largement. De même fait-il référence à des festivals de cinéma un peu secondaires pour ne pas dire obscurs.

Tout est là, donc. Y compris les défauts dans la cuirasse de Marion : certaines de ses prises de position, sa fameuse scène de Batman, etc. La vie privée est évoquée juste ce qu’il faut pour ne pas verser dans le ragot.

Certains films sont mieux – c’est-à-dire plus – traités que d’autres. Ainsi des courts métrages bénéficient de plus de lignes que certains longs métrages pourtant nullement déshonorants. Tel est le choix de l’auteur.

Si la documentation est bel et bien là, le livre pêche par une certaine confusion et même quelques redites. Tel film apparaît, disparaît, réapparaît à travers les pages jusqu’à semer le trouble. Surtout dans ma petite tête de cartésien.

Je ne saurais que trop conseiller à M. Choulant d’être un peu plus détendu sur la plume (il n’en est pourtant pas à son premier ouvrage). Et, dans le même temps, de chasser certaines lourdeurs répétitives qui, dans un autre temps, lui eurent valu un zéro pointé.

Ceux qui veulent mieux connaître le parcours de Marion devraient être satisfaits.

Philippe Durant

Dominique Choulant, Marion Cotillard, biographie,  Max Milo, novembre 2016, 224 pages 18 eur