Maya White à tire d’ailes

Celle qui sait combien « Des monuments de mensonges sont bâtis sur les braises » et qui en profite pour s’y promener suit ici  Trente-trois papillons à travers une série de fragments. L’artiste d’origine africaine, mais suissesse d’adoption a trouvé avec l’éditeur Alain Berset celui qui donne à son texte une mise en espace idéal.


L’image du papillon représente la plus forte métaphore d’un présent ineffable. Son origine est dans le point de fuite du passé dont le futur se nourrit. Dès lors l’espace  livresque représente - comme souvent - celui de la mémoire. Mais il prend un sens plus particulier. La mémoire n’exclut plus l’oubli. Elle n’exclut pas - au contraire - la fragilité. Celle-ci tremble dans les laisses de blanc inséminées dans le texte. Et ce comme si Maya White ne pouvait retenir du passé que quelques fragments, quelques « ailes » toujours prêtes à se brûler sur des firmaments illusoires.

 

Jean Paul Gavard-Perret 

 

Maya White, « Trente trois Papillons », Héros-limite, Genève, 64 pages, 12 euros, 2013..

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