Mehryl Levisse : ce qui reste

Mehryl Levisse casse les codes. Il coupe aussi les corps. Ils semblent inachevés. Quant à la notion de genre elle est inversée. Photographiant les mâles comme on le fait des femmes l’artiste crée un monde des marges. L’univers est aussi drôle que visionnaire et résolument postmoderne.

 

L’artiste refuse de retoucher le corps selon les techniques contemporaines qui débordent de solutions pour le « travestir ». L’homme (le mâle) semble étouffer sous les objets et les masques. Le plus souvent il n’est que solitude sans beaucoup d’âme.

 

Entre les murs, derrière des oripeaux  la vie semble à minima. Dur alors d’espérer un matin du monde. Le soir n’est jamais loin. Qu’importe : l’être dans la fixité de la photographie est rendu à sa nature de quasi fantôme et de cendre. Quant au paysage il ne détourne pas le fini. Au contraire, il le renforce. Reste un recueillement qui éloigne le mâle de son mythe. Bref Levisse immobilise le temps en sorte que sa suite ne pourrait être qu’une répétition.


Jean-Paul Gavard-Perret

 

Mehryl Levisse, Bibiothèque des arts décotatifs, Musée des Arts décoratifs, Paris, du 15.09.2016  au 15.11.2017.
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