Révisions des lascifs – Roland Nadaus

Roland Nadaus apprit à ses dépends que sous les toits de certaines célébrités (politiciens et écrivains) bouillonne une sorte de scabreuse unité de fieffés larrons en foire dont aucun ne fut condamné même par contumace pour leur insidieuse violence.

Il y a là – en une face immergée de l'iceberg des pouvoirs – une succession de barbares propres à préparer les lendemains qui déchantent. Les Curiace coriaces – maîtres de la vie culturelle et politique – sont montrés dans leurs sordides odyssées. Beaucoup ont descendus les escaliers du pouvoir au bras de bien des mariées d'un seul soir.

L'auteur a parfois rallié un tel marigot sans pathos et en toute innocence. Mais il sut fuir de telles lumières qui n'étaient même pas un éclairage. Nadaus replace leurs cadavres à portée d'abîme pour réinsufler son inspiration poétique à ce qui en vaut la peine.

Il fait donc le point des mirages qui ne lui appartiennent plus au moment où il a fini de passer par le chas d'une telle genèse des psylles et divas du populisme.
L'auteur en montre leurs limites.

D'autant que des êtres plus exigeants lui ont appris l'amour des hommes et de Dieu. Lui seul revenir en boucle au delà des blessures.

Le volubile en a donc achevé ses stations après des vauriens périssables, des désaxés de l'égoïsme dont il commis l'erreur de pratiquer la table. Il en fallut de peu que les enfers s'entrouvrent. Mais Nadaus en est sorti. Preuve que Dieu existe là où la biographie est autant un acte trivial qu'un devoir de magie.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Roland Nadaus, Le miroir amnésique, Éditions Henry, Montreuil sur mer, janvier 2021, 132 p.-, 12 euros

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