John Giorno et la poésie américaine

Dans ses Mémoires John Giorno raconte surtout ses années 60 avec tous les artistes qu'il rencontra. Entre autre Andy Warhol l'amant qui ne cessa de le regarder et qui fera de lui la star de Sleep.
Ces mémoires sont autant intimes qu'ouvertes sur le monde artistique de l'époque et sur d'autres amants (Rauschenberg, Jesper John). C'est le moment où se fabrique tout un art pluriel dans le milieu gay américain. Nous nous retrouvons aussi à Woodstock avec Janis Joplin et le Jefferson Airplane. Apparaît une forme inédite d'art d'une époque où Giorno allait créer ses grands textes.
La poésie reste toujours au premier plan avec ses expérimentations technologiques et l'intérêt pour le bouddhisme. Se retrouvent bien sûr Ginsberg, Burroughs et tous les auteurs de la Beat Generation. La pratique spirituelle et méditative fait bien plus que jointoyer le côté sexuel et junkie.
Est bien sûr évoqué le poème le plus audacieux et pornographique de Giorno où il se scénarise avec des officiers cubains à travers un montage de textes empruntés pour une poésie sonore qui mêlent divers niveaux dont le porno gay pour la recherche de soi et la spiritualité d'une sagesse primordiale.Tout transforme la mort en joie en versant dans une forme particulière d'une beauté transgressive et inconnue jusque-là.

Jean-Paul Gavard-Perret

John Giorno, Mémoires, coll. Écrits d’artistes, préface par Jean-Jacques Lebel, traduit de l'américain par Denyse Beaulieu, Beaux-Arts de Paris Éditions, octobre 2022, 350 p.-, 25€

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