"Le Trône de rubis", la sublime adaptation BD que méritait le cycle d'Elric !

Nul n’est censé ignorer que le règne des Melnibonéens dure depuis plus de 10 000 ans, un règne de sang et de torture, d’une domination des peuples humains asservis pour la gloire de princes sorciers qui vivent dans l’opulence et la décadence la plus raffinée de leur cité, Imryr, la cité qui rêve, forteresse d’ivoire et d’obsidienne dominant l’île aux dragons ! Depuis le sacre d’Elric, l’albinos nécromancien, philosophe, qui siège sur le trône de rubis, la soif de conquête s’est étanchée et les Jeunes Royaumes semblent vouloir contester cette suprématie, profitant de l’apparente faiblesse de l’empereur.  Mais la menace intérieure, dans cette dynastie peuplée de traîtres et de bourreaux, est plus puissante que les hordes barbares qui se fracassent contre les frégates de la Cité. Yyrkoon, cousin d’Elric et frère de l’impératrice Cymoril, ne supporte plus l’inaction ni ce qu’il voit sa cité devenir : il veut des guerres pour sortir son peuple de la torpeur. Pour cela, il doit s’opposer à Elric, ou le pousser à retrouver la gloire de son propre sang. Mais le sang d’Elric est maudit, promis à Arioch, Duc des Enfers d’en haut, Seigneurs des Sept Ténèbres…

 

Le Trône de rubis, premier tome de la magnifique adaptation bédé du grand œuvre de Michael Moorcock, commence avec le sombre projet d’Yrkoon de s’asseoir à son tour sur le trône. Comment les barbares ont-ils pu pénétrer le labyrinthe qui protège la cité ? pourquoi hurlent-ils que la tête d’Elric est mise à prix ? Laissé pour mort lors de l’assaut, mais protégé par Straasha, Seigneur des océans, Elric retourne à Imryr chasser l’usurpateur Yrkoon, qui invoque le démon Aaven’ Kar le Dévoreur et s’enfuit en enfers avec sa prisonnière, Cymoril…

 

Ne pas taire nos éloges : le scénario, les illustrations, tout est magnifique, prenant, et, qui plus est, Michael Moorcock signale lui-même dans sa préface : « Parmi toutes les remarquables adaptations graphiques des histoires d’Elric existantes, il en est une dont je peux dire sans réserve qu’elle rejoint ma vision originale au plus près. Et c’est celle que vous avez sous les yeux.   [ …] les artistes […] améliorent même mon histoire originale. » La profusion de détails, la parfaite connaissance de l’univers moorcockien notamment l’accent mis sur la décadence d’une société avilie, la beauté des planches, tout porte cet album aux plus hauts sommets de l’art !

 

 

Loïc Di Stefano

 

Adaptation et scénario de Julien Blondel, dessins et couleurs de Didier Poli, Robin Recht et Jean Bastide, préface de Michael Moorcock, Elric, Tome 1, Le trône de rubis, adapté de l’œuvre de Michael Moorcock, Glénat, mai 2013, 64 pages, 14,95 euros


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