Ma Louise, ou le parricide inversé

Édouard Moradpour nous prend à revers avec délicatesse : son histoire qui débute sur des classiques déjà vus saisit au tout premier plan par son style dès la première page. On y sent une atmosphère, une musique particulière, si rares de nos jours ces touches infimes qui font sortir du lot un livre, alors on continue en s’amusant des clichés empilés qui s’avalent avec gourmandise dans le savoureux mélange de romantisme éculé et de désir inspiré. Il est gynécologue réputé, pourrait être son père ; elle est postière légère et rieuse, sautillant sur le trottoir ; ils ne sont pas faits l'un pour l'autre et pourtant...
Or, quelque chose commence alors à se décaler timidement, on lit entre les lignes que ça fuit quelque part, ça suinte tant l’histoire est trop belle, trop caricaturale pour qu’elle ne soit que… ça !
Hé bien on ne s’est pas trompé ; le rythme des courts chapitres font que de gourmand on en devient glouton et que tout s’accélère, aussi bien l’envie de lecture, le plaisir de découvrir cette histoire qui s’emballe, dérape, crisse dans les virages et se crashe au beau milieu de la Carte du Tendre dans un majestueux feu d’artifice…

Édouard Moradpour a été un fils de pub, il a donc le sens du teaser et du temps, et en plus une belle plume qui nous donne ici un roman poignant.

 

François Xavier

 

Édouard Moradpour, Ma Louise, Michel de Maule, août 2020, 220 p.-, 20 €

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