Batman – La Malédiction qui s’abattit sur Gotham

1920. Gotham City.

L’expédition archéologique Copplebot evenant du Grand Nord ramène une découverte majeure. Seulement, depuis le retour des scientifiques, un étrange mal se répand à travers Gotham. Les habitants commencent à agir étrangement. Le sorcier Ra’s Al Ghul compte bien invoquer sur Terre certaines entités cosmiques. Et seul Batman semble être en mesure de l’en empêcher.

 

Comme le fait justement remarquer Alex Nikolavitch dans la remarquable introduction de cet album, H.P. Lovecraft est mort deux ans avant la première apparition de Batman. Le super-héros entretient plus de liens qu’on ne l’imagine avec le Maître de Providence. Un des haut-lieux de Gotham, l’asile d’Arkham, a été nommé en hommage aux écrits de Lovecraft, où Arkham est le nom d’une ville imaginaire du Massachussetts. Et donc, viens tout naturellement la question : et si Lovecraft avait écrit une aventure de Batman ?

 



En 2000 et 2001, Mike Mignola utilise ce concept pour écrire cette mini-série en trois parties. Le choix de l’artiste n’a rien de surprenant, puisque les influences lovecraftiennes traversent sa création la plus connue, Hellboy. Il faut voir cette Malédiction… comme un pastiche, et cela tombe plutôt bien, puisque cette aventure n’a rien d’officielle (se déroulant dans un monde alternatif).

 



Ici, c’est un peu comme si Mignola s’évertuait à insérer le plus d’éléments et de références. Autant vous prévenir : si vous ne connaissez pas un minimum l’œuvre de Lovecraft, vous risquez bien d’être un peu perdu. Car l’un des premiers plaisirs de La Malédiction qui s’abattit sur Gotham, c’est justement de découvrir comment Mignola réinvente certain élément de l’univers Batman à la sauce Lovecraft. De ce point de vue, cet album est un vrai petit bonheur, et heureusement, car l’intrigue est assez lente et laisse peu de place à l’action.

 

Graphiquement, il faut bien admettre que Troy Nixey assure. Son style pose une ambiance à mi-chemin entre le lugubre ésotérique et le pulp. Tant mieux, car il fallait au moins ça pour atténuer la (petite) déception de ne retrouver Mignola qu’aux dessins de la dernière partie de l’album, pour le temps d’une courte histoire.

 



La Malédiction qui s’abattit sur Gotham est un récit complet très particulier, dans le sens où il vaut mieux connaître l’œuvre d’H.P. Lovecraft avant de s’y frotter. Passé cela, on tient là un album passionnant de bout en bout, parfois totalement jouissif.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

 

Mike Mignola et Richard Pace (scénario), Troy Nixey et Mike Mignola (dessins)

Batman – La Malédiction qui s’abattit sur Gotham

Édité en France par Urban Comics (6 mai 2016)

Collection DC Deluxe

17,50 euros

192 pages en couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

EAN : 9782365777117

 

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