Entre cambouis et dandysme : The Buttertones

 

Dans leur nocturne et flamboyant « Midnight in a Moonless Dream », The Buttertones osent tout et déclinent la pop entre harmonies et dissonances en revisitant  le rockabilly en passant d’abord par le punk mais aussi le rock glam ou encore progressif.  

L’ensemble est excitant et s’ouvre par deux morceaux instrumentaux d’exception : une diaphonie de quelques secondes puis une sorte du blues complexe « Baby C 4 ».

Le groupe de Los Angeles revivifie tous les modalités esthétiques que le pop rock a connu dans un montage rythmique diversifié et une atmosphère sinon gore du moins d’épouvante. S’il prend envie à Tarantino ou à Lynch de poursuivre leurs filmographies ils auront là des bandes son toutes trouvées.

Car ce qui caractérise le groupe est aussi l’humour au second degré dans lequel le bluegrass (entre autres) est méconnaissable. Le tout dans un art consumé de la citation et du pastiche où se mêlent  un côté mauvais garçon et un autre  dandy.

La musique cambouis est toujours déviée par un effet reverb inattendu ou un saxo qui n’arrive pas forcément au point nommé. Pour tout amateur de pop dure mais évoluée ce sera donc un régal aux accents complexes et imprévisible là où tout est toujours décalé.

Jean-Paul Gavard-Perret

The Buttertones, « Midnight in a Moonless Dream », Label Innovative Leisure / Modulor, Differ-ant, 2018

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