Un baladin du monde occidental : Bill Ryder-Jones

Song writer appliqué et anglais (ce qui n’est pas incompatible bien au contraire),  dans la mouvance d’un Leonard Cohen murmurant plus que du Velvet Underground, Bille Ryder-Jones, après avoir plongé pour son troisième album dans l’intimiste de son enfance à Liverpool, remet une même tournée en des mélodies répétitives dont il a désormais le secret.

Le noisy se fait toujours aussi doux que dans l'opus dont celui devient la coda. Il tourne sur les mêmes thèmes et lieux entre faubourgs de diverses amours. Peu d’originalité, beaucoup de monotonie sans doute  mais néanmoins un tempo émouvant fait de variantes à peine perceptibles et une voix plus qu’intéressante.

Tels sont le charme et les limites de l’œuvre. L’album est long. Et pas seulement vers la fin. Il est un rien (voire plus) oedipien. Il y a là autant à laisser qu’à prendre. Réécouter The Verve est sans doute sinon réjouissant, plus intéressant côté tristesse et de mélancolie. Certes Ryder-Jones se veut ironique : mais ce second degré n’est guère perceptible.
Ce qui ne veut pas dire que l'album soit à jeter pour autant.

Jean-Paul Gavard-Perret

Bill Ryder-Jones, Yawn, Domino, 2018

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