Léonard Cohen : récupérations discutables

Cet album posthume de Léonard Cohen est construit par son fils Adam avec les esquisses et les "croquis musicaux" de son précédent album. Orchestré et produit avec des musiciens que le song-writer n'aurait pas forcément choisi l'album sent les fonds de tiroirs.

Les airs sont "classiques" dans la discographie du Canadien. On a souvent l'impression de les avoirs entendus au moment où la scénographie musicale parfois inutilement pléthorique rend l'ensemble quelconque. Pas grand chose accroche et l'écriture reste anecdotique - sauf sur le dernier morceau.


Il y a bien sûr de l'émotion - celle qui inérvait le précédent album. La voix demeure, les thématiques (divines) aussi : mais la parole est désincarnée. Il y a des ordres "personne à suivre, personne à écouter" et au-delà de sa disparition Cohen semble prendre la pose. Et ce n'est pas un hasard s'il n'avait pas retenu ces titres.

L'album est parfaitement inutile sauf aux inconditionnels de Cohen. Mais nous sommes à mille lieux de son album testamentaire précédent. Le chanteur se veut une fois de plus prêcheur et humaniste mais la force de tels mixages est secondaire.

A tout prendre il faut mieux lire son livre – Interviews & Conversations (éditions Nova) – où il ouvre un peu les chemins de sa création à travers entre autres grâce aux interviews de Christian Fevret.
Dans cet album à l'inverse rien de nouveau sous le soleil d'un astre disparu.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Leonard Cohen, Thanks for the dance, Columbia, 2019

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