Deadshot & les Secret Six, tome 2 – Mort à crédit

Les pires vilains de l’univers DC entre les mains d’un duo de femmes ? Avant le New 52, Deadshot et ses camarades sont de retour dans une salve de 14 épisodes. L’univers DC du point de vue des criminels haut en couleur.


Les Secret Six repartent en mission

K.-O. est morte et Scandal, sa petite amie, ne s’en remet pas. Les autres membres des Secret Six font ce qu’ils peuvent pour remonter la pente. Rag Doll et Bane tentent de réconforter leur meneuse, pendant que Deadshot et Catman se changent les idées en massacrant des criminels néonazis. Alors quand on les embauche pour une nouvelle mission, ils ne se font pas prier : c’est surtout l’occasion de se changer les idées.

 

Les Secret Six doivent exfiltrer Tarantula de l’île d’Alcatraz et retrouver une carte qu’elle a volée à « Junior », un effroyable criminel qui dirige la pègre de la côte Ouest. Seulement Junior n’a pas l’intention de laisser les Secret Six mettre la main sur la fameuse carte : il lance un contrat sur le groupe et lâche à leurs trousses les pires super-criminels…

 

L’histoire des Secret Six

Dans l’univers DC, plusieurs équipes de super-vilains se sont déjà appelées les « Secret Six ». Mais le principe est toujours resté le même : le groupe est toujours composé de six membres. À la fin des années 60, la première version des Secret Six apparaît le temps de sept épisodes réalisés par E. Nelson Bridwell et Frank Springer.

Une vingtaine d’années plus tard, le groupe se retrouve le temps de courtes apparitions imaginées par Martin Pasko, Dan Spiegel et encore une fois Frank Springer. C’est en 2005 que l’équipe que l’on retrouve dans cet album commence à se former (à lire le tome 2 d’Infinite Crisis). Gail Simone écrit alors une première minisérie dédiée aux Secret Six, puis les exporte au cours de son passage sur la série Bird of Prey, pour enfin créer une seconde série, réunie dans ce Deadshot & les Secret Six, tome 2.

 

 

Un titre accessible

L’histoire du groupe peut paraître un peu compliquée. Cela signifie-t-il pour autant que cet album est difficile à lire ? Pas du tout, bien au contraire ! La scénariste Gail Simone prend soin pendant tout le premier épisode de caractériser les membres de l’équipe et de résumer à travers les dialogues les derniers événements. Au début de l’album, on sent bien que Deadshot et les siens sont au bord de la rupture : Scandal sombre dans la dépression, et personne ne sait comment lui remonter le moral. En fin de compte, cette nouvelle mission est un prétexte à oublier le passé.

 

L’autre Suicide Squad ?

Gail Simone mise tout sur ses personnages. On aurait pu craindre que ses Secret Six ne soient une sorte de « Suicide Squad-bis », un rassemblement de seconds voire de troisièmes couteaux. La présence de Deadshot dans les deux groupes pouvait renforcer cette première impression. Mais Gail Simone parvient à se démarquer de la Suicide Squad. Elle trouve le bon dosage entre les personnages connus des lecteurs lambda (Deadshot et Bane, sans aucun doute) et les autres, plus pittoresque (Scandal, mais surtout Rag Doll).

 

N’oublions pas Catman. Gail Simone fait de ce pastiche de Batman, le personnage le plus ambivalent du groupe, un criminel à deux doigts de basculer du bon côté. La rencontre avec le Chevalier noir de Gotham est d’ailleurs une des meilleures scènes de l’album.

 

Et puis pour finir, il y a Junior, criminel truculent, le genre de vilain qu’on aime détester. Les premières scènes où apparaît le personnage sont savoureuses et réussies car franchement inquiétantes.

 

 

Nicola Scott, une dessinatrice talentueuse

J’avais remarqué Nicola Scott dans Teen Titans, puis dans Earth 2 à l’occasion du New 52, le reboot de DC Comics. Ces épisodes de Secret Six datent d’avant les travaux que je mentionne : on sent encore que l’artiste n’est pas encore aussi complète qu’elle ne l’est aujourd’hui. Mais déjà, on sentait qu’il y avait du talent. Son style est clair, précis et j’apprécie tout particulièrement l’impression lumineuse qui ressort de ses dessins (et pourtant, elle illustre des criminels !). Nous la retrouverons bientôt sur la nouvelle série Wonder Woman.

 



Le tome 2 de Deadshot & les Secret Six est une agréable surprise. D’abord parce qu’il s’agit d’un récit accessible et qu’on peut s’y lancer sans même avoir lu le premier tome (il s’agit de séries différentes). Gail Simone et Nicola Scott semblent apprécier ces personnages un peu barges, et globalement en marge de l’univers DC Comics, si on excepte Deadshot et Bane, évidemment. L’intrigue déploie son lot d’action, de surprises et de passages truculents. Des épisodes qui ne sont pas indispensables aux fans de DC Comics, mais qui méritent qu’on s’y arrête.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

Gail Simone (scénario) et Nicola Scott (dessins)

Deadshot & les Secret Six, tome 2 – Mort à crédit

Édité en France par Urban Comics (10 février 2017)

Traduit par Matthieu Auverdin (studio Makma)

Lettré par Stephan Boschat (studio Makma)

Collection DC Nemesis

352 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

28 euros

EAN : 9782365774321

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