Les Épîtres de Boileau. Résumé


Résumé des Épîtres de Boileau 

 

Épître I. Au Roi, sur les avantages de la paix (1669)

Ce fut sur les conseils de Colbert que Boileau composa cette épître. Ce ministre désirait vivement, pour l’exécution de ses grands desseins d’utilité publique, maintenir la paix conclue, en 1668, par le traité d’Aix-la-Chapelle.

 

Le poète suppose tout d’abord qu’Apollon le détourne de la téméraire entreprise de chanter Louis XIV.

 

Il pourrait, comme tant d’autres, rimer en lyrique banal, mais il faut s’élever à la dignité du sujet ; toutefois, craignant de ne pas mieux faire que les poètes qu’il a critiqués, il est tenté de se taire.

 

Toutefois le silence lui pèse. S’il ne redit pas les exploits du roi, déjà trop porté à la guerre, il peut célébrer du moins les avantages de la paix. Le dialogue de Pyrrhus et de Cynéas fait ressortir plaisamment la foule de l’esprit de conquête.

Les exploits militaires sont au-dessous des vertus pacifiques. Ce que Louis a fuit en dehors de la guerre, surtout la protection qu’il accorde aux lettres et aux arts, lui assure la reconnaissance des poètes et une gloire immortelle. Boileau, malgré sa faiblesse, veut le servir dans la postérité.

 

Épître IV. Le Passage du Rhin (1672)

Louis XIV déclara la guerre aux Hollandais, en 1672, et partit pour prendre lui-même le commandement de son armée. L’un les épisodes de la campagne fut le passage du Rhin que Boileau jugea des plus propres à mettre en vers.

 

Dès le début de cette épître, le poète se plaint de la dureté des noms allemands et hollandais de nature à effaroucher sa muse. Son zèle remporte sur la difficulté et entrant en matière, il suppose que le dieu du Rhin, dormant à sa source, est éveillé par les cris de ses naïades éplorées.

Elles lui peignent la marche rapide de Louis à la tête de ses troupes. Le dieu frémit et se détermine à le combattre.

 

Épître VI. À M. de Lamoignon, sur les plaisirs des champs

En 1667, Boileau passa une partie de l’été à la campagne. Il y reçut une lettre de M. de Lamoignon qui se plaignait de son absence et l’engageait à revenir à Paris. Boileau lui répondit par la sixième épître dans laquelle il se plait à décrire les plaisirs de la vie champêtre. Le poète commence par dépeindre le lieu qu’il habite, puis il expose l’emploi de ses loisirs : la lecture, la composition, la pèche, la chasse.

Malgré son désir de toujours vivre dans la solitude, il faut rentrer à Paris où l’attendent des embarras et des soucis de toute espèce. Il les décrit à leur tour et oppose le calme de l’homme ignoré à la vie tourmentée des auteurs qui, comme lui, sont tenus à de nouveaux succès s’ils veulent conserver la faveur publique.

 

Épître VII. À Racine, sur l’utilité des ennemis (1677)

Cette épître fut écrite à propos de la cabale qui se forma contre la tragédie de Phèdre et qui opposait à ce chef-d’œuvre une mauvaise pièce de Pradon.

 

Mais le talent irrite l’envie et le grand homme n’obtient pleine justice qu’après sa mort. Tel a été le sort de Molière.

 

Cependant les ennemis même sont utiles puisqu’ils font faire au talent de nouveaux efforts et rengagent à se surpasser.

 

D’ailleurs, les clameurs d’une cabale sont impuissantes contre les ouvrages d’un vrai mérite. Ceux-ci auront toujours pour eux l’équitable avenir. Phèdre est un de ces ouvrages.

 

Il faut savoir distinguer les censeurs injustes et ignorants et ne désirer les suffrages que des hommes éclairés. Quant à la foule grossière, elle est toute faite pour admirer le savoir de Pradon.

 

 

[D’après Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.]

 

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