Le Lutrin de Boileau. Résumé

Résumé : Le Lutrin de Nicolas Boileau (1674-1683)

 

Dès le début, le poète nous montre l’heureuse indolence et la douce oisiveté dans laquelle s’engraissaient les chanoines de la Sainte-Chapelle. La Discorde les voit, et en frémit de rage. Elle prend d’un vieux chantre et la taille et la forme, et va trouver le trésorier, dont le portrait est un modèle achevé.



La Discorde lui reproche de dormir, tandis que le chantre s’établit à sa place. Le prélat se réveille et, malgré les remontrances de son fidèle aumônier, le prudent Gilotin, il veut aller au chœur avant d’avoir diné.

Il dine cependant.

 

Gilotin lui amène ses partisans ; le prélat les harangue et leur signale les usurpations de l’ambitieux chantre. L’un d’eux, le vieux Sidrac, conseille alors de tirer de la sacristie un vieux lutrin et de le remettra à son ancienne place où il cachera comme autrefois l’orgueilleux chantre aux regards de la foule. On applaudit à ce hardi projet ; mais qui osera l’exécuter ? Tous aspirent à cet honneur. Le prélat annonce que le sort en décidera. Les noms qui sortent de l’urne sont ceux du marguiller Brontin, du perruquier l’Amour et du sacristain Boirude. Nos trois héros se mettent en marche. La Discorde s’applaudit de son ouvrage et poussa un cri qui réveille la Mollesse, à qui la Nuit vient apprendre le danger qui menace ses serviteurs.

 

La Mollesse invoque le secours de la Nuit pour conserver le repos à la Sainte-Chapelle, où elle règne encore. Mais elle n’a pas la force d’achever son discours

 

La Nuit imagine de jeter l’épouvante dans l’âme des trois champions ; elle va chercher un vieux hibou qu’elle place dans le ventre du pupitre. Cependant, après s’être donné du cœur par d’amples libations, les trois héros arrivent à la porte de l’église, traversent la nef et pénètrent dans la sacristie. Le terrible lutrin leur apparat ; mais à peine le perruquier, le plus courageux des trois, y a t-il porté la main, qu’il on sort l’oiseau sinistre qui les glace d’émoi ; ils fuient épouvantés, mais le vieux Sidrac interpelle ses compagnons et les fait rougir de leur lâcheté.

Le poète nous conduit chez le chantre, à qui un songe terrible est venu annoncer le coup porté à son honneur. En vain son valet Girot cherche à le rassurer. Le chantre s’habille, court, vole, et le premier arrive dans le chœur. Le songe a dit vrai : il voit le pupitre avec stupeur. Bientôt, à l’abattement succède la colère ; il veut briser le lutrin fatal, mais auparavant, il veut rassembler le chapitre, et ordonne à Girot d’aller réveiller les chanoines. On leur dit, pour les tirer du lit, qu’un dîner les attend, et ils courent au chapitre. Le chantre leur raconte son humiliation et les chanoines indignés font écrouler le pupitre sous leurs coups. La nouvelle en est portée au trésorier par Sidrac. Le prélat se précipite hors de son lit et rencontre son armée qui l’attendait devant sa porte. Tout à coup, le chantre et sa troupe lui apparaissent près de la boutique d’un libraire. Les deux parties pénètrent dans le magasin. Alors commence une horrible mêlée où les livres tombent comme grêle sur les combattants. Après une lutte opiniâtre, où maint guerrier se signale, la victoire va rester au chantre grâce à la vigueur du chanoine Fabri, lorsque le prélat se met à bénir les passants. Le peuple alors se joint à ses défenseurs ; le chantre fuit ; et la victoire reste au trésorier.

 

 

[D’après Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.]

 

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