Laëtitia Grand : baisers volés

Un jeu d'écriture volontairement désuet pour fomenter l'ironie fait le charme des contes et nouvelles de Laëtitia Grand. Comme s'il s'agissait de ne rien faire bouger dans des effets de miroirs. Nulle question de les faire trembler : juste laisser passer de l'air. Mais pas plus qu'il n'en faut.

Si bien que la richesse des images reflétées reste cachée. Les contes et nouvelles dans leur aspect déclaratif possèdent une opulence cachée : pas question néanmoins en de tels prélèvements d'hypostasier sur le futur et de pratiquer des paris sur l'avenir mais offrir de petits frissons plein d'humour en de telles mises.

Bref toucher n'est pas s'engager. Il suffit de s'amuser un peu puis tamiser le tout. Et si des épisodes offrent un regard affamé ou un baiser volé c'est avant tout par la force dune expression subtile et discrète. Elle déplace certaines lignes de vie mais juste pour les épousseter.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Laëtitia Grand, Récits du miroir, Z4 éditions, 78 p., 12 euros

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