Patrick Boutin de l'autre côté du miroir

Les textes de Patrick Boutin deviennent des suites de saynètes hallucinatoires sorties d'un sommeil paradoxal. Écrites sur le smartphone de l'auteur lors de ses moments de faible – ou d'extra lucidité – ces easy pièces suspendent autant la conscience que l'endormissement.

Patrick Boutin  nous ploge dans un monde parallèle sans le recours à la science-fiction ou à des caractéristiques – du moins pas toujours – anxiogènes. L'auteur s'amuse et nous régale de personnages à côté de leurs pompes et de circonstances à l'écart du temps qui parfois semble s'autodétruire.
Le plaisir de lecture est à toutes les pages. Des monstres hantent les rues lyonnaises. Des cadavres d'une peste qui n'a rien de bucolique mais qui n'anticipent pas forcément l'épidémie du Coronavirus y trainent  ça et là.

Pour autant Boutin ne joue pas les professeurs Sirius - Tournesol tout au plus. À coté de tels grands prurits de l'horreur, existent des vies plus calmes : celle d'Alceste Pudibond par exemple.
Elle  s'accomplit dans l'ennui d'un médiocre train-train de retraité.
Du moins si – à l'inverse de l'auteur – nous la regardons pas de trop près.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Patrick Boutin, Miroir, Miroir, illustrations de Pascal Dandois, Bozon2X Éditions, Spa (Belgique), février 2020, 109 p.-, 15 euros

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