Zombies tome 3 : "Précis de décomposition"

« Ce qu'il y a de bon dans la fin du monde, c'est de savoir que les choses empirent invariablement. Ça évite de trop espérer... »

Serge Lapointe a conduit son groupe de survivants sur une île au large de Seatle, pensant que la mer serait un rempart infranchissable pour les zombies. C'est sa théorie depuis le premier jour de la pandémie, il met tout en oeuvre pour sauver le plus de monde possible. La petite communauté s'installe, après avoir nettoyé l'île, mais d'inlassables vagues de zombies sortent de la mer...L'autre groupe de survivant, mené par le génial Clay, inventeur d'un repoussoir à zombies, se sent à l'abri, mais pousser les zombies loin de soi c'est les envoyer vers d'autres... Rester et périr ou partir de nouveau à la recherche d'un havre, voici le nouveau défi de Serge Lapointe. Rester ou partir chercher d'autres survivants, c'est le pari de Clay.

Quant à Sam, toujours à la recherche de sa fille, regarde la horde des zombies à ses pieds, du haut d'un toit de magasin, et hésite entre tenter sa chance et se suicider. Immunisé, il sent quand même son corps changer. Mordu, il sait qu'il n'en a plus pour très longtemps mais va quand même tenter de tenir sa promesse. 

Les deux groupes de survivants que l'on suit depuis le premier tome vont se rejoindre pour former une plus ample communauté, d'où renaîtra l'espoir, cette si humaine « vertu d'esclaves » (Cioran). Peut-être. Mais entre elles, une véritable marée de zombies et quelques survivants abrutis. Et des enfants à sauver. Et une humanité à préserver des tentations barbares...

« Le pire quand on survit à la fin du monde, c'est de réaliser qu'on est condamné quoi qu'il arrive. Même quand le pire est passé, tout ce qu'il reste est simplement moins pire... Jamais mieux. »

Ce troisième et dernier tome de la première série marque la fin de la quête du nouveau départ. Le sort de plusieurs de nos héros va surprendre les lecteurs, et l'humanité, loin d'être sauvée, n'a pu que se fabriquer une nouvelle frontière au-delà de laquelle règne l'insatiable faim des zombies. 

Magnifique, intelligent, prenant, additif, scénarisé de main de maître, les éloges sont inutiles à décrire les qualités de cet album qui, peaufinant le travail cohérent de la série, montre que l'excellence peut s'appliquer aux zombies !

Loïc Di Stefano

Olivier Peru (scénario), Sophian Cholet (Dessin), Simon Champelovier (couleurs), Zombies, T 3 : Précis de décomposition, Soleil, "anticipation", 52 pages, novembre 2013, 14,50 eur

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