Melencolia de Jacques Richard

Les mauvais coucheurs pourraient traiter ce roman en deux temps de l'histoire d'un inceste. Pourtant jamais Jacques Richard a été plus proche d'une vérité non seulement d'apparentement mais d'appartenance à une forme d'impossibilité qu'il s'agit d'une certaine manière de faire fructifier.
Et ce pour évoquer les passions du cœur, du corps et de l'amour en une suite d'épisodes dialogués ou non dans l'Encore et l'Après pour que d'une certaine manière non rien de change mais tout s'arrime à l'existence.
Il s'agit d'atteindre les secrets de l'existence comme l'effondrement d'un monde là où sa fin sentimentale annonce – qui sait ? – le commencement du suivant.
L'auteur garde une manière bien à lui de pratiquer l'émotion. Celle du crépuscule du soir qui prend l'âme en un vieux blues. Il trouve chez le poète des accents neufs, impérissables. Ici existe de la musique avant toute chose. Mais uniquement celle de deux âmes qui savent que sans le corps elle n'est elle même que sac.
Il suffit de l'apparition d'une femme pour qu'il n'y ait plus attendre Godot ou Dieu. Ce qui est après tout du pareil au même.  C'est par elle que la douceur est un peu moins périssable. Au silence du ciel répond le bruit de claves des caresses. Avec le temps elles deviennent la nécessaire onde d'un mouvement vital où souvent ne parle que le silence et l'écart.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jacques Richard, La course, Onlit, février 2023, 194 p.-, 16€

Aucun commentaire pour ce contenu.