Jacques Demarcq : les beaux jours

Jacques Dermarcq cherche des choses simples,  de plus en plus simples. Il ne cultive aucune vocation à se mettre au service d'une idéologie, aussi pleine de bons sentiments soit-elle et de l'instrumentalisation croissante de l'art au service de la Culture. Ses normes politiques ne cessent de lui paraître effrayantes et de menacer d'ouvrir la perspective du pire : un art petit bourgeois de la démocratisation-massification culturelle, un art fait d'idées simples qui puissent donner l'illusion de l'intelligence aux institutions et leurs publics, bref un art lénifiant. Son texte et ses images l’illustre parfaitement en proposant le contre exemple de ce que l’art et la littérature propose dans sa bien-« pansance ».


 Sous forme de reportage poétique au Vietnam « Tonton » (à ne pas confondre avec un président de naguère)  montre l’état du pays qui est aussi une modélisation de la mondialisation galopante. Sous l’évocation du plus  simple, de l'humble, de ce sur quoi il n'y a - a priori - rien à discourir tout  est  scrupuleusement mis en image et en relation avec un discours poétique hors de ses gonds. Cet album fait passer le livre de modeste accessoire à celui de vêtement avec « scènes de genre" et prises de vues où s’entrecroisent dessins et photos. Par sa fluidité et sa légèreté désopilante le journal de voyage fait passer un genre - insipide par excellence - le parfait régal.


Jean-Paul Gavard-Perret


Jacques Demarcq, « Tonton au pays des Viets », Passages d’encres / Traces, Moulin de Quilio, Guern, 24 pages, 15 €


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