Quand on dit : « C’est Fait » doit-on y revenir ?
Est-ce que le point est bâché ou pas tout à fait ? 

Patrick Jacquemin nous interroge sur ces questions pas si anodines dans son nouvel ouvrage, C’est Fait. Après le succès de L’odeur de l’herbe après la pluie (Ed. Robert Laffont) l’auteur change de style et explore le champ poétique pour se raconter.
En quelques mots, il nous relate les différents moments de sa vie : l’échec scolaire, l’envie à tout prix de réussir, puis la réussite phénoménale avec la création du site Rue Du Commerce, la richesse, la désillusion, le Burn Out, la reconstruction… Pour nous lecteurs, ce livre parsemé de 34 poèmes et 50 illustrations, c’est une claque.
Le rythme et le style employés complétés par les croquis, la franchise parfois crue, avec laquelle l’auteur partage avec nous son bilan, sont autant de pistes qu’il nous offre pour nous interroger sur nous, nos réalisations, nos erreurs et le chemin que nous voulons prendre. 
Car au fond il s’agit bien de cela, trouver la voie et donner de la voix au bien-être. Décantation, Maturation, Introspection… écrit-il en tête de chapitre, loin de se prendre pour Rimbaud, Patrick Jacquemin se confie avec force : 

En ce contexte d’un monde voué
au bas penchant du gain
je me suis lancé
J’ai trimé grave
promis la lune
baissé les prix
défié les grands
reçu des coups
construit sur l’herbe
pollué l’air
l’esprit engourdi obsédé
par la fièvre heureuse du commerce
par la soif de la réussite
et le monde pouvait gémir ou mugir
Je ne l’entendais pas

Johanne Murciano

Patrick Jacquemin, C’est Fait, Amazon, janvier 2022 , 110 p.-, 12,99 € papier, ebook 2,99 €