Paul-Armand Gette : leurres et visions

À chaque époque de son œuvre très diversifiée voire parfois opposée Paul-Armand Gette propose un obstacle au pur jaillissement, à la jubilation prématurée auxquels inclinerait sa sensibilité romantique qu’il atténue par l’ironie de ses théâtralisations.

Par exemple dans son toucher du modèle la main glisse sous l’élastique d’un slip féminin et laisse apparaître le foisonnement d’une toison.  Preuve que la fréquentation des nymphes et des déesses n’est pas de tout repos même si la cueillette des fraises en leur compagnie est un plaisir affolant. Gette a la courtoisie perverse et met ainsi la main à la "pâte"… afin – dit-il – d'apporter sa petite contribution à la mythologie et à l’art. Toutefois il s’extrait des histoires de famille des dieux antiques selon une  mythologie particulière.

Ce livre souligne combien le créateur reste  attentif, affable, drôle, scrupuleux. Et radical surtout dans son propos. Léonor Fini ne s’y est pas trompée. Elle fut une des premières à reconnaître et défendre ce travail iconoclaste. L'artiste force en effet à regarder d’une manière nouvelle la femme et à considérer différemment l’érotisme  sans pour autant basculer dans la pornographie.

Jean-Paul Gavard-Perret

Artémis & Paul-Armand Gette, 50 ans de rencontres & de conversations, Les presses du réel - Al Dante, mai 2022, 264 p.-, 35€

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