L’âme et le corps des poètes

Les poètes - tels qu’ils sont choisis par Paul Sanda -  n’avancent jamais face contre terre mais ignorent le ciel et le lyrisme  cette musique sans pensée. Chambelland et Martin (sortis de leur oubli) comme Van Langhenhoven ou Christophe Dauphin se contentent d’avancer nus, dépouillés, libres, chargés  du seul désir de vie sans la moindre certitude sur ce qu’il rameute dans l’effondrement des preuves d’un quotidien de plus en plus bancal.  De tels poètes ne sauvent pas, ils s’essayent simplement à toucher une sorte de justesse interne qui transforme les victoires en défaites, les défaites en victoires (provisoires) sur le temps.  Franchissant les frontières ils ignorent  alors les adjectifs qui veulent qualifier leur entreprise : peu importe qu’elle soit réaliste ou fantastique. Elles gardent en elles le pouvoir de s’éloigner des images reflets afin d’atteindre des lignes sinon plus pures du moins dépouillées de toute émotivité factice.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

« Au rendez vous des amis – 2 », Jehan Van Langhenhoven, Paul Sanda, Christophe Dauphin, Yves Martin, Sabine Huynh, Guy Chambelland, Editions Rafael de Surtis, Cordes sur Ciel, 78 pages, 15 € 

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