Paule du Bouchet : l'autre

Approchant ce qui avait fui, Paule du Bouchet donne un portrait singulier, rare (et au-delà son propre autoportrait)  dans un travail du souvenir et de sa construction pour que  bien des frontières se dissipent.

La voici confrontée – suite à un coup de téléphone qui l'en informe – au décès de son amie d’enfance, Miette. D'où ce retour au passé. La disparue fut compagne des petits riens comme des heures intenses et soudain la machine se grippe, il faut retrouver cet attelage premier sans rien craindre  de cette disparition et de ce qu'elle fait remonter.

L'auteur manie la langue pour déneiger l'accès du temps passé, c'est une façon de faire en maçonne ce qui fut fondation et charpente. Existe tout un désenclavement des endroits reculés que la langue travaille et fait revivre. L'absence ouvre ainsi l'intensité du récit.  

Jean-Paul Gavard-Perret

Paule Du Bouchet, L'annonce, Gallimard, février 2022, 112 p.-, 12,50 €
Découvrir les premières pages...

Aucun commentaire pour ce contenu.