Hockney a été un des premiers à rompre avec la logique de la différenciation sexuelle ancestrale des rôles. Très vite il a rejeté la figure stéréotypale et imposée de la "folle" et il a endigué le flot rampant des idées reçues autant en refusant un système de récupération et d’effacement qu'en proposant dans sa peinture un gigantesque "splash" à travers des portraits qui feront sa renommée.

Le peintre utilise la photographie, depuis les années 70, pour saisir des éléments du monde qui l’entoure pour le recomposer dans ce qu’il nomme ses « Photographic Drawings ». Passionné ces derniers années par la question de la perspective inversée et ses implications philosophiques et plastiques, il a réalisé récemment quatre nouveaux et grands Photographic Drawings que la galerie Templon propose.
L’artiste s'y scénarise dans son atelier de Los Angeles, entouré de ses tableaux les plus récents. Suivant sa nouvelle doxa Hockney peint sur des châssis aux angles inférieurs coupés afin de matérialiser sa conception de la perspective inversée.

Il existe dans une telle approche et dans la luminescence des oeuvres bien des tensions plus ludiques que graves. Les " canevas intimes" restent primesautiers, Žchappent ˆ l'ordre de la normalité pour celui de l'écharpe. Et loin de la "propagande gay" ce travail interroge autant le sens de la vie que celui de la peinture.

Jean-Paul Gavard-Perret

David Hockney, New Photographic Drawings, Lelong & Co, du 24 janvier au 9 mars 2019.