Frédéric Le Moal est doctorant à Paris IV et spécialiste des Balkans dans la première guerre mondiale. Il publie sa thèse en 2006, La France et l'Italie dans les Balkans, 1914-1919 qui lui permet d’obtenir le prix du Mémorial du Front d'Orient. Il est actuellement professeur au Lycée militaire de Saint Cyr, à l'Institut catholique de Paris et à l'Institut Albert le Grand. Il a également été professeur au CESAT (collège d’enseignement Supérieur de l’armée de Terre). Notons qu’il est également l’auteur d’une biographie de Victor-Emmanuel III (le roi « consort » de Mussolini) chez Perrin en 2014.

Le pape contre les totalitarismes

Frédéric Le Moal retrace ici l’historique des combats menés par l’église catholique et ses papes contre les totalitarismes (fascisme, nazisme, communisme) au court du vingtième siècle. Le Moal a à cœur de démontrer combien le catholicisme a résisté contre l’emprise nazie… et donc de prendre le contre-pied d’une tradition historiographique qui veut par exemple que Pie XII ait été suspect de sympathies pro-nazies : il faut renvoyer ici à la biographie de Pierre Milza, très nuancée, qui permet de resituer avec nuances (et loin de la caricature du Vicaire) l’action de Pie XII. Contre le communisme, l’église a aussi agi avec détermination et aussi patience, ce qui n’exclut pas les méandres de la diplomatie.

Un problème de démarche

Les divisions du pape constitue un ouvrage passionnant, qui séduira le néophyte. Reste qu’on peut parfois estimer que l’auteur est de parti pris, par exemple sur sa critique de la théologie de la libération, réprimée sous Jean-Paul II (et vue comme un contamination du christianisme par le marxisme, un peu court), ou de l’Ostpolitik de Paul VI. A lire cependant, parce que le sujet a été peu traité par les historiens français.

Sylvain Bonnet

Frédéric Le Moal, Les divisions du pape, Perrin, septembre 2016, 450 pages, 22,50 €