Marie-Louise, une réhabilitation salutaire

Le biographe de Marie-Louise

Conservateur à la bibliothèque nationale de France et secrétaire général adjoint de l’institut Napoléon, Charles-Eloi Vial a publié l’année dernière un ouvrage remarquable, Les derniers feux de la monarchie (Perrin, 2016). Il a choisi ici de s’intéresser à la figure de la deuxième épouse de Napoléon, Marie-Louise d’Autriche, à laquelle il a déjà consacré L’adieu à Napoléon, journal de Marie-Louise (Vendémiaire, 2015).

Une inconnue

C’est avec talent que Charles-Eloi Vial peint un portrait tout en nuances de l’impératrice Marie-Louise, si souvent brocardée et détestée par des générations d’historiens souvent admirateurs de Napoléon. Élevée dans la haine de l’usurpateur, Marie-Louise, fille aînée de François Ier d’Autriche, sera sacrifiée par celui-ci et mariée à Napoléon par raison d’État. Contre toute attente, Marie-Louise tombe amoureuse de l’Empereur des français, lui-mêmecharmé par la jeunesse de sa nouvelle épouse. Elle remplit ses devoirs consciencieusement jusqu’en 1814 et regrette profondément, après l’ abdication de Fontainebleau, de ne pouvoir rejoindre son mari.

Duchesse et amoureuse

Peu à peu détaché par sa famille de Napoléon (on lui révèle par exemple ses nombreuses infidélités), elle tombe amoureuse du général Neipperg et obtient à titre viager le duché de Parme lors du congrès de Vienne. Elle va régner sur ce duché jusqu’en 1847, avec des résultats plutôt positifs. Sous la plume de Charles-Eloi Vial, Marie-Louise apparaît comme un personnage fascinant, déchiré entre des loyautés souvent contradictoires, véritable héroïne romantique avant l’heure et mère éplorée de l’aiglon. Cette biographie remarquable lui rend justice.

Sylvain Bonnet

Charles-Eloi Vial, Marie-Louise, Perrin, mai 2017, 448 pages, 24 €

 

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