La guerre civile russe, un éclairage bienvenu sur une période oubliée

Haut fonctionnaire et Historien

Ancien élève de l’ENA, inspecteur des finances et directeur adjoint du cabinet de Michèle Alliot-Marie au ministère de la défense, puis de l’Intérieur, la Justice et enfin les Affaires étrangères, Alexandre Jevakhoff est aussi à ses heures perdues auteur de livres d’histoire. On lui doit notamment une biographie de Mustafa Kemal (Tallandier, 1989) et une synthèse sur Les Russes blancs (Tallandier, 2007). Il publie cette année un ouvrage intitulée La guerre civile russe chez Perrin (tandis que Jean-Jacques Marie fait de même chez Tallandier). Voilà un sujet peu connu en France mais fondateur de notre modernité puisqu’il vit la consolidation d’un régime qui fit rêver nombre d’intellectuels occidentaux jusqu’au mitan des années 70 (ah le charme vénéneux d’octobre !) tout en s’imposant comme une des deux puissances majeures du vingtième siècle…

Un ouvrage minutieux

Alexandre Jevakhoff fait ici œuvre d’orfèvre, retraçant avec précision chaque évènement, chaque détail de l’histoire qui mena à la Révolution d’Octobre, sans tomber dans le piège de la téléologie. Le portrait qu’il dresse de la Russie en 1917 est celui d’une société en déliquescence et en même temps en plein ébullition (ce qu’a bien démontré Marc Ferro). Il utilise nombre de sources contemporaines des évènements. On sent chez ce descendant de russe blanc une tendresse pour ce clan des vaincus : cela ne l’empêche pas des portraits acides des chefs de ce mouvement comme Denikine ou Koltchak. Très intéressant, à découvrir.

Sylvain Bonnet

Alexandre Jevakhoff, La guerre civile russe, Perrin, janvier 2017, 688 pages, 28 €

 

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