Les Ombres de Zabus & Hippolyte ou la démagogie des droits de l’homme

Vincent Zabus est un homme en colère. Après avoir monté Les Ombres en pièce de théâtre il a tout repris avec Hippolyte. Faire une BD pour parachever le cycle. Tenter d’apporter sa petite pierre au combat pour les droits de l’homme. L’album est remarquable. Par sa taille. La qualité de son papier. La magnificence des dessins. Surtout une certaine double-page en couleur quand les souvenirs s’échappent des exilés. Car c’est plutôt noir & blanc qui dominent. Puis quelles planches monochromes. L’angoisse pèse. Sur les protagonistes comme le lecteur, plongé dans un centre de rétention. Car, une fois encore, il est ici question du sujet. À croire que c’est à la mode. En salles vous avez le film En solitaire. Dans la lucarne l’affaire Leonarda.


Le sujet est sensible. Mais au-delà de tout optimisme il faut savoir raison garder. Et comme il est si bien dit ici : l’on ne peut accueillir toute la misère du monde. Chaque cas est une tragédie. Mais les lois naturelles sont imparables. Il y a des cotas à respecter. Quelque qu’en soit le prix.


Cette histoire d’un grand frère fuyant le Petit pays avec sa jeune sœur est poignante. Comme elles le sont toutes. Est-ce pour autant une raison pour accepter d’être envahi ? Malgré l'inventivité du dessin, l'on ne peut s'empêcher, tout en lisant, de se sentir un peu endoctrinée...


Il serait temps que les artistes aussi prennent leur part de responsabilité avant que tout ne s’effondre. Ils sont les premiers à pleurer pour que l’on ne touche pas à leur couverture sociale. Les intermittents du spectacle bénéficient, en France, d’avantages faramineux. Si peu d’heures travaillées pour une indemnité chômage proportionnellement supérieure à celle des salariés. Tout ça pour « faire l’artiste ». Mais comme disait Pierre Desproges : « c’est étonnant de voir tous ces artistes sans travail sous prétexte qu’ils sont sans talent. » Les artistes doivent aussi se mettre au calcul. RSA, CMU, et tout l’appareil d’aide qui devient de l’assistanat. Et surtout un appel à venir en profiter…


Zabus et Hippolyte ne manquent pas de talent. Mais ils devraient aborder autrement le sujet. Ce n’est pas en accueillant toutes les victimes des persécutions que l’on résout le problème. C’est en faisant cesser les persécutions. Donc, au lieu de continuer à faire des affaires avec les régimes en question (et d’accueillir les flots de réfugiés), peut-être faudrait-il commencer par leur couper les ailes. Non ?


Annabelle Hautecontre


Vincent Zabus (scénario) & Hippolyte (dessin), Les Ombres, 250 x 325, 184 p. – Phébus, octobre 2013, 24,00 €

1 commentaire

Juju

Cet article est d une rare bêtise.