Philippe Besson, Une bonne raison de se tuer : Plus rien à perdre

Deux personnages : un homme et une femme. Le premier est un peintre né en Louisiane, exilé à Los Angeles, Venice Beach. La seconde est une bourgeoise déchue, ex-épouse modèle au service d'enfants indifférents et d'un mari infidèle. Ces deux là ne se ressemblent pas, ils ne se connaissent pas et ne devraient pas se rencontrer. Pourtant, Laura et Samuel ont un point commun : la mort leur court après. Rapide et imprévisible. Laura choisit de mettre fin à ses jours au moment où Samuel doit assister à l'enterrement de son fils unique.

 

Philippe Besson peint des existences bien éloignées de l'image habituelle que les européens ont de Los Angeles. Dans ce roman, la mélancolie prend le pas sur les kilomètres de plage de sable blanc et les cuisines américaines n'abritent aucune famille idéale. Le silence est sublime, les mots ne suffisent pas à décrire ce que ressentent les personnages, et leurs gestes en disent plus que n'importe quel discours. La pudeur de l'écriture laisse place à un univers où le désespoir côtoie la bienveillance de ceux qui n'ont plus rien à perdre, et n'ont plus la force de gagner quoi que ce soit. Ce roman se lit comme on déguste un bon vin.

 

Cécile Coulon

 

Philippe Besson, Une bonne raison de se tuer, 10/18, janvier 2013, 274 pages, 7,50 €

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