Ex Africa au musée du quai Branly

Titre trompeur. Car cette exposition initialement prévue de février à juin 2021 risque bien de n’ouvrir… qu’en juin. Et encore.
Bref, vu la gestion pathétique de nos vies par un gouvernement débordé, autant se rabattre sur du concret. En l’occurrence, le catalogue. Gros et beau pavé aux 200 illustrations. Un voyage papier depuis votre salon.
Avec quelques options sur le site du musée.

Premières pages. Séries de dialogues avec des artistes. Quatre questions. Un dessein : montrer en quoi les arts africains que l’on peut dire aujourd’hui classiques demeurent présents et actifs dans la création actuelle.
Ainsi cette exposition interpelle. Pour la première fois nous est offert l’opportunité d’embrasser d’un œil vaste et articulé la présence de l’art africain. Gestes, systèmes formels, matériaux, thèmes…
C’est tout l’enjeu de la création contemporaine africaine. Exit les modèles pour les avant-gardes occidentales du début du XXe siècle !

Tableaux, statuaire, photographies, installations : le public est invité à recevoir en chaque œuvre l’affirmation d’un sujet souverain. Celui de l’art africain. Un art autonome, affranchi, qui ne répond que de lui-même. Et qui vaut indépendamment des mérites que lui reconnaissent les systèmes de légitimations dominants.

L’art africain n’est donc pas que primitif. Le postulat de cette exposition Ex Africa débute donc en 1984, pour glisser jusqu’à nos jours. Car de ce continent toujours, quelque chose de nouveau surgit. On aurait d’ailleurs pu intituler l’exposition Ex Africa semper aliquid novi. Clin d’œil à Pline l’Ancien. Oui, il y a toujours quelque chose de neuf qui nous vient d’Afrique. Et cela depuis déjà quelques siècles… Sortons donc de l’image négative d’une Afrique pauvre à la démographie galopante pour regarder l’Afrique de la jeunesse. Celle qui innove. Celle qui crée…

Par contre, la beauté semble ici aussi la grande perdante.
À croire que l’art contemporain, qu’il soit occidental ou africain, abhorre l’idée même. On retrouve tous les poncifs de ces artistes pour qui le concept, le message, la mise en scène prévaut. S’exprimer d’abord.
C'est parfois assez déconcertant. La beauté attendra… Chacun ses goûts…

On aimerait aussi que Gallimard cesse de suivre aveuglément le troupeau qui veut imposer la théorie du genre dans la narration. Ainsi lire les artistes sont vivantes et vivants et parce que toutes et tous ont accueilli… est franchement insupportable ! Il n’y a rien qui vous choque ? Ce style pompeux, lourd, indigeste, illisible ?
Ça va durer encore longtemps ces idioties ?!!

 

Annabelle Hautecontre

 

Philippe Dagen (sous la direction de), Ex Africa, 200 illustrations, broché avec jaquette, 192 x 256, Gallimard/Musée du quai Branly, février 2021, 256 p.-, 42 €
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