Elargissement de l’espace : Philippe Fretz

L’appui d’une double fenêtre conserve pour Philippe Fretz le secret – comme pour Marcel Duchamp – entre canular et mise en garde. Mais l’artiste nous place loin de ses barreaux potentiels. Elle est ouverte en rectangles ou carrés. Pas question de restreindre l’espace ou d’entraver le passage de l’air. Ce qui ne veut pas dire que le temps soit en contrecoup resserré ou refoulé. Il existe là des aspersions venues des œuvres du passé comme de celles de Philippe Fretz.
Celui-ci ne peut être dépris de l’unisson qu’il crée à travers ses notions d’espace, de lieux et de thématiques.

La double-fenêtre devient trou ou ouverture qui peut être considéré comme parangon de tout tableau ou œuvre d’art. Elle peut être même symbolique de l’origine de l’humanité.  L’espace ne se contente pas de distribuer des choses, il envoie du présent dans le passé et du passé dans le présent. 
Manière – peut-être – d’attirer ironiquement la bienveillance du regardeur tout en pétrifiant sa mécanique et sa nature dont les finalités sont inconnaissables.
Le regard s’immerge afin de recueillir des confrontations de l’apparence avec le visible afin de retrouver une consistance inaltérable.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Philippe Fretz, Double-porte II », In Media Res n° 9, art&fiction, Lausanne, novembre 2017.

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