Philippe Fretz : confinement du confinement

Philippe Fretz transforme notre vision du temps en revisitant le passé tout en insérant dans ses vignettes des éléments qui ramènent à notre époque. Ce  qui ne  manque ni de testostérone, ni de toupet à l’âme.

En un ensemble de couleurs vives l'auteur fait tout pour protéger la vie et afin qu'elle revienne au cœur d'une épiphanie d'un genre particulier. Le "nouveau Warburg" (il introduit dans ses cahiers des planches où se croisent les époques) se double d'un créateur original puisant dans le passé l'inexprimable de formes dont les géométries fomentent des merveilles.

Parvient jusqu'à nous à une unité vitale autour des murs qui d'une certaine manière, plus qu'enfermer protègent, et plus qu'entourer ouvrent afin que – de l'enceinte hexagonale d'une Jérusalem descendue du ciel – le soleil et l'agneau premier de l'innocence immolée s'enlacent dans une figuration harmonique.

Il existe ici un confinement du confinement afin que, selon la formule mathématique, moins plus moins donne plus. Ce qui est une belle torsion pour notre de temps de disette journalière et  de perte de perspectives judéo-chrétiennes.

Philippe Fretz remet les montres (et pas seulement suisses) à l'heure.  Il produit un transfert d'un temps qui ignorait la perpéctive jusqu'à des présences subtilement post-modernes et qui en manquent tout autant.
C'est pourquoi comme Matthieu Mégevand le rappelle dans ce superbe cahier, tours et enceintes doivent demeurer  majestueuses, imposantes et vastes  en un temps bien présent où nous sommes  cloitrés par un virus qui nous ramène à des "riches" heures du passé.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Philippe Fretz, Tours et enceintes II, In media res, n°11, art&fiction, décembre 2020,  Lausanne

 

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