Et si la littérature était le centre du monde ?

Constat d’impuissance : le narrateur aurait voulu demeurer un enfant, vierge de toute perversion – entendons-nous bien, le sexe n’est en rien pervers, y compris l’inceste consentie avec sa sœur ; Sollers toujours ? – mais les adultes lui ont confisqué sa mémoire, l’ont transformé, imposant le devoir scolaire.

Il y a urgence, il faut sauver sa peau coûte que coûte.
Manipulation, divertissement, anéantissement de toute volonté, création amorphe, mouvement de masse… Dans tout ce fatras, Nora s’inquiète encore de l’existence d’une critique littéraire passionnée, car les livres seuls ont le pouvoir de nous sauver, confirme le narrateur qui s’amuse de cette confusion marchande autour de l’objet littéraire.

Dytique possible, ces deux éléments disparates forment bien une drôle de figure de proue pour le navire amiral Sollers qui s’agrège au fil du temps d’esquilles aspirées au gré des vents marins, lui l’homme de l’Atlantique. Mais derrière le mastodonte qui pèse tout de même plus de soixante titres, demeure tapie au fond de son âme l’authentique aspiration, mêlée de tendresse et de passion charnelle, ce charme qui fend l’Homme, lui ouvre le visage quand il parvient à ouvrir les yeux en marchant dans son propre enfer.
Un trait de caractère fort rare, une démarche particulière qui exige abnégation et honnêteté mais si l’on affronte cela, on en revient porteur d’une gaieté spéciale, teintée d’un grand calme…

N’avez-vous jamais constaté les yeux pétillants de gaieté et la sérénité de Philippe Sollers ?

François Xavier

Philippe Sollers, Centre, Folio n°6615, mars 2019, 128 p. – 6,20 €
Lire les premières pages.
 

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.