Philippe Sollers : éloge de la liberté

Sollers continue à observer le monde depuis l'enchantement de l'enfance (Agent Secre") ou plus près de nous (Légende). Espion peu dormant et porteur de liberté, l'auteur fait éclater le secret de la mort hors de tout mensonge par l'art et la littérature.
L'écrivain ne cesse d'y penser et a déjà fait sculpter une rose et une croix pour son monument funéraire la rose de la raison pour la croix du présent. Et ce au nom du père et au besoin en remettant à sa place Mitterrand et ses occultations minables.

La vocation littéraire de Sollers est là et ce depuis qu'il entendit  les messages personnels de Radio-Londres : L'hirondelle  ne fait pas le printemps, etc. Mais l'auteur rappelle aussi ses affinités électives dont ses passions pour ses femmes – Dominique (Rollin) et Julia (Kristeva) et bien sûr sa "magicienne" de mère.

Entre le clair et l'obscur, l'auteur rejette tout communautarisme et intrusion indiscrète de la société où – s'il parle la "sessualité" (de Zazie dans le métro) – elle est réduite en un nouveau totalitarisme de la simplification de la morale.

La littérature se doit de passer outre cette lancinante dérive de culpabilisation.  Elle s'alimente ici, pour y remédier, de Rimbaud Proust, Lacan, Barthes, Bataille maître de "l'expérience intérieure" et ses débordements.

L'auteur reste le turbulent scandaleux et religieux qui cherche le risque permanent et se veut homme sauvage en une "légende" (rappel de Hugo) qui ramène à la "raison" de vivre.

 

Jean-Paul  Gavard-Perret

 

Philippe Sollers, Légende, Gallimard, mars 2021, 128 p.-, 12,50 €
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Philippe Sollers, Agent secret, Mercure de France, mars 2021, 200 p.-, 18 €

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