Sollers multiple et un

Les représentants du vieux Dieu mort et de la vieille littérature sont destitués, mais continueront à parler et à écrire comme si de rien n’était, ce qui est sans importance, puisque plus personne n’écoute ni ne lit vraiment, écrit Philippe Sollers. Et ce pour une raison majeure : une multitude de livres ne demandent pas d’être lus.

Pour l'auteur, lire est devenue une activité ruinée par le numérique. Mais néanmoins son livre se veut un volume métaphysique qui dialogue avec La Légende des siècles de Victor Hugo. Celui-ci y est convoqué à plusieurs reprises en tant que personnage romanesque.

Et Sollers de rappeler qu'il n'existe pas une seule vie pour chacune et chacun. Et ce au delà des  valeurs humanistes. Je me moque sans cesse de l’auteur actuel le plus propagandisé et que j’appelle précisément Pierre Nosvaleurs, écrit-il pour élever face à ceux qui ont réponse à tout en se voulant républicains, progressistes, de gauche, moralisateurs en se contentant de s’indigner tous les jours.

Sollers en appelle à retour à l’essentiel pour retrouver le sens de la vie. Il voit dans l’ésotérisme un continent perdu de savoirs et de sagesses qu’il est temps d’explorer. Je crois être le seul romancier à participer du savoir qui est en général parfaitement méconnu et refoulé, écrit l'aimé des fées comme le nomma Breton.
Par son livre il rappelle qu'aucun être ne demeure seul mais doit pouvoir se glisser dans plusieurs identités, y compris contradictoires, et devenir ainsi une légende.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Philippe Sollers, Légende, coll. Blanche, Gallimard, mars 2021, 128 p.-, 12,50 €
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