Spinoza, sinon qui d'autres ?
Il est temps de revenir à celui qui resta un homme libre, dut affronter interdictions et exclusions, jusqu’à finir dans une solitude totale, pour comprendre – paradoxe suprême – les errances de notre époque..
La Pléiade permet ce saut en republiant une nouvelle version qui succède à celle de 1955.. La traduction en est changée et gagne en clarté et précision. De plus ds compléments importants enrichissent cette édition. D'une part dans la correspondance et surtout par la publication du Précis de grammaire de la langue hébraïque, écrit tardif qui souligne le rôle important que Spinoza accordait à la Thora et aux écrits savants de ses exégètes, dont particulièrement le Talmud.
Bernard Pautrat, le maître d’œuvre de cette traduction, est précis sur son ambition : Sur la base d’un texte le plus sûr possible, rendre l’Éthique le plus lisible et le plus intelligible possible pour un lecteur cultivé d’aujourd’hui.
Nous retrouvons ici ce que Spinoza entend par sacré et divin et ce que les hommes en font — ou en défont.
Mettant la morale au cœur de son œuvre de ses écrits de jeunesse jusqu’aux ultimes travaux, cette oeuvre reste essentiel par le don d'une philosophe qui mit toute son attention sur le sens du sacré et du profane comme du Bien et du Mal.
Jean-Paul Gavard-Perret
Spinoza, Œuvres complètes, sous la direction de Bernard Pautrat, coll. La Pléiade, Gallimard, 2022, 1952 p.-, 82€
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