Après l’apocalypse : Jim Kazanjian

 

Installé à Portland, Jil Kzanjian est un collagiste. Il crée ses images à partir de photographies collationnées sur Internet et manipulées de manière digitale pour créer des œuvres originales. L’artiste n’utilise jamais de caméra à toutes les étapes de son travail. Le monde y devient post-apocalyptique et franchit un seuil du visible proche du chaos auquel l’artiste donne une sensation impressionnante.

Les logiciels permettent de dépasser le réel. Une nouvelle ère apparaît. Tout se passe comme si entre l’électricité du cerveau et celle de l’ordinateur sont  générés des courants qui deviennent des actes poétiques. Ils cristallisent et catalysent une nouvelle manière d’appréhender un potentiel néant dans un ouvroir de potentialités  où l’image n’est pas au service d’elle-même mais d’un univers qui défie la rationalité tout en préemptant un univers qui pourrait être le nôtre.

L’enjeu devient de se laisser envahir par une telle langue et un tel lieu. Le montage-collage fomente des assauts dans l’inconnu. D’une image à l’autre s’ouvre donc une série de champs sémantiques où l’artiste telle une taupe faussement dormante sort de son sommeil pour révéler non ce qu’il a vu mais ce qu’il craint de voir advenir.

Jean-Paul Gavard-Perret

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