Afin de renverser les stéréotypes en vigueur pour représenter la beauté féminine, Yolanda Dominguez utilise la « Petite robe noire ». Ici, ce n’est plus la robe qui doit s’adapter au corps mais l’inverse. 

Avant sélectionné une robe noire de taille 38, elle a photographié des modèles de tout âge et poids dans ce vêtement. Dès lors il est parfois trop large, parfois trop étroit : mais les femmes s’y revendiquent pour qui elles sont. Le spectateur les retrouvent après avoir traversé une installation où les femmes se trouvent confrontées au conflit entre leur image et celle que leur dicte la mode. Si bien qu’implicitement mais aussi ouvertement l’artiste aborde des notions telles que désir, culpabilité, acceptation de soi.

D’où cet éloge de la diversité en un espace où tout est permis. Le secret du féminin se dégage de ses complexes potentiels au sein de ruses ironiques - et au besoin d’attrape-nigauds - où il est rappelé à la femme de s'assumer et de s’amuser des rôles qu’on veut lui faire jouer.

Jean-Paul Gavard-Perret

Yolanda Domínguez, « Petite Robe Noire », Ministère de l’Education et des Sports, Calle de Alcala 34, Madrid, Du 8 juin au 17 septembre 2017.