Véronique L'Hoste : de tous les jours

Contre la mélancolie du monde, Véronique L’Hoste revêt sans doute son corps non seulement de soie et de belles chaussures à talons hauts mais surtout elle habille sa tête d’étranges "chapeaux".
C’est la manière non de jouer la "rough girl", ou de tordre le cou aux fantasmes (tout en les attirant) mais d’ironiser la vie de tous les jours à laquelle la femme est plus ou moins contrainte.

D'une photo à l'autre un rythme se crée dans l’humour qui éventre et fait l’inventaire des occupations dites féminines ou non d’ailleurs. "Sous" des ustensiles de base (manette, fer à repasser, etc.) ou de fast-foods consommés de manière "entêtée", l’autoportrait devient typhon, cyclone, trombe.
Le corps n’est échappe au hiératique et sensuel. Il danse dans l'autofiction étrange que Véronique L’Hoste propose et qu’elle invente peut-être au fond de son appartement.

Que penseraient les autres locataires s'ils savaient ce qui se passe près de chez eux ?
Sans doute lâcheraient-ils leurs  toutous pour calmer l’iconoclaste et ses rituels masochistes et magiques. La photographe fait sauter le loquet des lois. Le nu c’est l’alibi. Pas sur d’ailleurs qu’il soit intégral. Mais ce n’est pas l’objet. Il s’agit pour se moquer du train-train de savoir se moquer de soi-même là où les "mortifications" sont des farcesques.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Véronique L’Hoste, Cycle en collaboration avec l'écrivain François Borel-Hänni aux Éditions Orange Claire. Exposition, Stigmates, Corridor Elephant, Paris.

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.