Anne Voeffray : chercher la femme

Chez Anne Voeffray le visage semble parfois lointain parce qu’il n’est pas où le spectateur regarde. Il veut saisir un "centre" qui n’existe pas ou qui se décale.
Il doit donc sortir le regard de son infirmité idéale pour réapprendre à voir où la photographe le mène.

Il doit apprendre à dériver car le portrait n’est jamais dans une simple image : il se mérite et c’est pourquoi Anne Voeffray l’éloigne.
Il faut en effet qu’il manque en partie de "corps", qu’il soit recouvert afin qu’il se dévoile hors de l’exercice banal d’un voyeurisme étroit.

L’image dans sa beauté s’apprend. Et si Anne Voeffray use de l’artifice il n’est pas de  celui qui appâte mais appelle. La beauté reste néanmoins ni bizarre, ni convulsive mais d’une certaine manière elle se fait attendre.
C’est un souffle sur une surface travaillée à dessein loin de l’imagerie traditionnelle.
Celle de l’artiste doit se pénétrer  là où le regard lorsqu’il ne fait pas que passer est aimanté.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Anne Voeffray, Magma, Exposition Corridor Eléphant, Paris, novembre 2017.

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