Katrien De Blauwer : du collage photographique

Katrien De Blauwer est appelée avec justesse "photographe sans appareil". Elle ouvre, en plasticienne, à un univers pré ou post-photographique au moyen de découpes d’illustrations de magazines de mode ou de cinéma des années 1920 à 1960. Jouant sur une forme de nostalgie elle crée des montages des bandes monochromes et de photos anciennes dont elle ne retient que des morceaux (jambes, visage, etc.).

Se crée un art de la recomposition au sein de Red Scenes sensorielles, de Blue Scenes et Dark Scene plus évanescentes. L’ensemble joue de l’épure, ambiguë.
Le cinéma reste toujours en double fond mais les effets dramatiques du contenu filmique sont mis en suspens.
Au regardeur de "remplir" les vides que les bandes caviardent de manière insidieuse et poétique.

Existe toute une ascèse qui se propose à la souplesse. Les parures des bandeaux créent la mentalisation des données premières des images. Elles changent de registre et quasiment de statut. L’image devient signe.
Elle est porteuse de significations plus fortes que n’en pouvait faire surgir le propos original.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Katrien De Blauwer, Double, Gallery Fifty One, Anvers, du 9 février au 7 avril 2018.

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