Une femme en mouvement : Susan Meiselas

Susan Meiselas est née en 1948 à Baltimore. Elle est devenue photographe entre intention et accident. Saisie par la puissance de l'appareil elle a démarré très tôt son travail avec des enfants. Elle s'est rendue compte qu'elle pouvait transformer le monde en cherchant les détails qui le transforment pour monter des histoires.

Elle est connue pour ses photos de reportages en divers zones de conflits collectifs ou intimes (femmes battues par exemple). Ses livres sont devenus des classiques autant sur le Nicaragua, le Kurdistan que les femmes de New-York. Ses photos sont exposées dans tous les grands musées du monde. Influencée par les films de Frédéric Weiseman, la photographe cherche toujours à atteindre ce qui est caché ou inaccessible.

Ses photos se veulent moins des miroirs que des fenêtres. L'artiste  cherche à comprendre le monde dans un reflet des relations humaines par de belles compositions en tension entre la photographe elle-même, son sujet et le spectateur et selon une démarche plus intuitive que cérébrale. Elle n'essaie pas à conceptualiser l'image mais à créer des histoires visuelles à travers ses rencontres lors de ses voyages, explorations ou simples déambulations.

Se mettant en attente et en immersion elle pénètre peu à peu des univers méconnus. Celui des strip-teaseuses de foire par exemple qu'elle suivit pendant 3 ans dans les années 70 pour apprendre à les connaître et souligner différents types de pouvoir qui circulent entre elles, leurs managers et le public. Existe chaque fois tout un travail de pénétration pour confronter le regardeur à une réflexion sur chaque sujet.
Susan Meiselas ne cesse en dépit de son travail intuitif de réfléchir à ce qu'elle saisit et au monde auquel elle se confronte. Elle se met en relation avec l'altérité sans des récits qui débordent ce que chaque image saisit afin que se construise une narration signifiante parfois avec humour mais toujours avec sérieux.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Susan Meiselas, En première ligne, éditions Xavier Barral, juin 2019, relié, toilé avec bandeau, 170 x 210, 120 photographies couleur et N&B, 35 euros

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